Vendredi
4 Juillet
Le taxi nous prend à la gare de Thonon les Bains pour nous
emmener à notre point de départ à Reyvroz. Le
programme qui nous attend aujourd’hui est plutôt une mise
en jambe, en passant par la vallée de la Dranse puis en traversant
les paysages du Chablais nous allons rejoindre le village de Chevenoz
sans trop de dénivelé pour le premier jour.
Enfin à 14h après une collation et la photo de famille
sur les marches de l’église du village nous prenons notre
chemin. Nous allons commencer par descendre ce qui ne nous déplait
pas trop… car il faut traverser la Dranse avant de remonter
sur les plateaux du côté opposé. Vinzier, village
que nous traversons est magnifiquement mis en valeur avec toutes ces
maisons aux fenêtres fleuries. En fin d’après-midi,
sous un soleil de plomb et un peu fatigué de notre première
journée nous arrivons au gîte de Chevenoz. Très
grande salle commune, nous sommes bien accueillis par la patronne
qui nous montre notre dortoir. Soirée sympa autour de la table,
nous faisons connaissance avec des anglais qui randonnent dans le
coin.
Samedi 5 Juillet
Ce matin départ très tôt car la journée
est longue, beaucoup de montées et de descentes avant d’atteindre
le sommet de la dent d’Oche point d’arrivée de
cette étape. Au petit déjeuner Dominique nous dit qu’elle
ne sent pas bien pour faire cette étape et qu’elle préfère
faire moins difficile en allant à Vacheresse et nous rejoindre
le lendemain midi au refuge de Bise, Emmanuelle, va nous accompagner
jusqu’au mont Baron puis rejoindra Dominique dans un hôtel
gîte à Vacheresse. Nous prenons un chemin qui monte raide
pour nous amener sur le balcon du Léman, superbe vue sur le
lac à plusieurs point de passage mais aussi chemin difficile
car beaucoup de dénivelé… Peu après le
mont Baron, nous laissons Emmanuelle redescendre dans la vallée,
et continuons notre chemin pour rejoindre les lacs d’Oche où
nous faisons la pose ce midi. Moment de détente agréable
en se trempant les pieds dans l’eau du lac mais moins agréable
ensuite en s’apercevant que nos pieds sont couverts de petites
bestioles.
Claudine et moi, nous voici sur les pentes très raides de la
dent d’Oche. Avant d’arriver au refuge, nous devons traverser
un couloir entre deux rochers et utiliser les mains pour s’assurer.
Arriver au refuge, après un rafraîchissement, nous montons
au sommet sans nos sacs à dos, la progression est plus facile
mais devons souvent s’assurer en utilisant les câbles
fixes dans la paroi. Quelques passages impressionnants car nous marchons
sur un semblant de chemin avec le vide de chaque côté..
Enfin le sommet, et quelle récompense avec ce panorama à
360° sur le lac Léman et toute la chaîne Alpine.
La photo s’impose avant de penser redescendre, au refuge ce
soir nous sommes seuls avec le gardien, soirée à discuter
des plaisirs et inconvénients d’être gardien de
refuge. Ce soir magnifique couché de soleil su le lac Léman.
Dimanche 6 Juillet
Ce matin, le ciel semble être de bonne humeur mais pas pour
longtemps et nous allons en profiter pour remonter à la dent
d’Oche et cette fois faire la traversée intégrale
de l’arête Est pour redescendre par le col de Planchamp.
Itinéraire magnifique et très aérien, par endroit
nous sommes obligés d’utiliser des câbles fixés
à la paroi pour nous aider à progresser. Depuis le départ
du refuge des jeunes bouquetins nous suivent entre les rochers mais
sont plus à l’aise que nous. Arrivée au col, il
faut descendre au niveau des lacs pour remonter aux portes d’Oche…
Et là, boum !! le tonnerre commence à se faire entendre
au loin et se rapproche avec son lot de nuages noirs et de forte pluie.
Nous avons à peine le temps de s’équiper pour
la pluie que celle-ci se met à tomber de plus en plus fort…
le seul moyen est de continuer. Nous n’avons pas trop le moral
à regarder autour de nous et de plus nous sommes dans les nuages.
Mais, entre deux averses nous croisons un groupe de joggeur qui font
leur footing dominical, mais la plus belle surprise est de voir agglutiné
le long des rochers un troupeau de bouquetins mâles ; j’arrive
à m’approcher de prêt pour prendre la photo de
la journée…
C’est sous la pluie que nous arrivons vers midi au refuge de
Bise, refuge situé au bout de la route de Vacheresse. Ce refuge
est plutôt très spartiate, pas d’eau courante,
pas de douche, pas de lavabo, pas d’endroit pour sécher
le linge, enfin ce n’est pas terrible. Après une dînette
nous retrouvons Emmanuelle et Dominique qui sont venues ici en stop
car il pleuvait trop. D’ailleurs, il va pleuvoir toute la journée
et allons rester dans ce refuge et passer le temps à lire ou
à bavarder avec d’autres randonneurs. Emmanuelle nous
propose d’aller boire un verre à l’auberge qui
est juste à côté, nous la suivons et ne serons
pas déçus de notre sortie dominicale car l’ambiance
dans cette auberge est très conviviale, Emmanuelle et Dominique
vont réussir à faire chanter les mecs qui étaient
au bar !!
Ce soir après un dîner banal, nous décrochons
nos vêtements que nous avions mis où l’on pouvait
pour sécher et allons nous coucher tôt,… il n'y
a rien d’autre à faire.
Lundi 7 Juillet
Le ciel est couvert et la montagne beigne dans un brouillard épais,
va-t-il faire beau… heureusement Oui !! le brouillard va se
dissiper et laisser place à un ciel un peu chaotique mais qui
restera sage toute la journée. Le départ est rude car
il faut passer le col de Bise avant de descendre dans la belle vallée
d’Abondance, la montée est assez rude pour les randonneurs
ou randonneuses (ils se reconnaîtront..). La Chapelle d’Abondance
est un beau village fleuri, des fleurs à toutes les maisons,
sur toutes les fenêtres. Nous arrivons au village en compagnie
de Jean Claude, un randonneur que nous avons vu hier soir au refuge
; lui, il va ainsi jusqu’à Nice en suivant le GTA (grande
traversée des alpes) et c’est la septième fois.
A la sortie du village, arrêt sur un banc pour le casse croûte
du midi, l’air est frais, il fait beau… profitons-en.
Le calme est de courte durée car la montée qui suit
est assez raide et nous conduira directement au gîte de Trébentaz
la halte de ce soir. En chemin, nous allons croiser une cascade, des
troupeaux au pâturage, des randonneurs et une personne qui entretien
le sentier ? Arrivé au gîte nous apprendrons que c’est
la patronne qui avec son mari refait ce chemin. Le gîte de Trébentaz
est incontournable si vous passez dans ce coin car l’accueil
y est exceptionnel, le repas digne d’un resto étoilé
et l’hébergement impeccable. Cela nous change d’hier
soir à Bise…. Soirée amicale autour de la table
et nuit réparatrice.
Mardi 8 Juillet
C’est avec un peu de tristesse que nous quittons Trébentaz
mais avec un joli souvenir. Aie ! il faut directement monter au col
des Mattes et c’est dur pour les jambes qui n’ont pas
encore fonctionnées ce jour. Aujourd’hui, journée
de transition, nous allons suivre un chemin qui sillonne autour des
forêts, pâturages et montagnes environnantes. Sur le chemin,
nous croisons trois randonneuses suisses, une d’elle entonne
un chant à notre passage, super sympa. A l’auberge du
col de Bassachaux, nous retrouvons Jean Claude et prenons le café
ensemble. Malheureusement avant de franchir la frontière Suisse,
il faut traverser le domaine d’Avoriaz…. C’est fou
comme l’homme peut détruire, il y a des remontées
mécaniques dans tous les sens et sommes en permanence croisés
par des vététistes… casque sur la tête à
toute vitesse dans la pente et c’est nous qui devons se mettre
de côté….
Au col de Chésery, la frontière, il y a encore de la
neige et les névés sont nombreux. Dominique et Emmanuelle
se font plaisir en se faisant prendre en photo sur la neige.
Mais pour Dominique le plaisir ne va pas durer car il fait froid et
le refuge n’est pas chauffé, les dortoirs sont en courant
d’air et Dominique à froid !! va-t-elle réussir
à se réchauffer ? mais oui, devant le poêle dans
la salle à manger et avec une boisson bien chaude.
Ce soir, beaucoup de Suisses dans ce refuge… le contraire aurait
été étonnant.
Mercredi 9 Juillet
Aujourd’hui nous allons à Samoëns, terme pour Emmanuelle
et Dominique ; ces six jours en leur compagnie aura été
un ravissement.
Ce matin le ciel est bleu mais il fait froid, il y a même de
la gelée blanche sur l’herbe rase. Arrivée au
premier col, c’est un ravissement pour les yeux…. Devant
nous les Dents du Midi et plus loin les Dents Blanches, et sous nos
pieds la montagne Suisse avec les chalets en bois, les géraniums,
les prairies vertes… une véritable carte postale, la
Suisse comme nous l’aimons. Nous allons nous arrêter à
une auberge à Chaux Palin et rester là des minutes durant
pour admirer ce paysage où tout est calme et serein.
Mais le chemin nous appelle, il faut monter au col de Coux pour retrouver
la France et Jean Claude notre randonneur que nous croisons souvent,
nous décidons de dîner ensemble ce soir à Samoëns
dans un resto.
Descente puis remontée au col de la Golèse avant de
redescendre sur l’agglomération de Samoëns. Belle
journée ensoleillée et les paysages sont féeriques,
elle est belle la montagne… protégeons là !.
L’arrivée sur Samoëns est très longue, un
faux plat interminable et le bitume de la route nous chauffe les semelles
et les pieds par conséquent. Samoëns est entouré
de montagnes et traversé par le torrent Giffre, belle maison
ancienne et rues très animées. Notre hotel ce soir est
top ! jacousi, hammam, piscine, etc.…. le grand luxe après
cette série de refuge la plupart sans douche. La chambre est
spacieuse, en cinq minutes tout notre bardât va l’envahir.
Après une séance de relaxation au hammam e de détente
à la piscine nous allons retrouver Jean Claude pour dîner.
Jeudi 10 Juillet
Ce matin, Emmanuelle et Dominique vont nous accompagner jusqu’à
la sortie de Samoëns, c’est avec tristesse que Claudine
et moi reprenons le chemin car nous laissons deux randonneuses qui
ont enthousiasmé nos six premiers jours de randonnée.
Nous longeons pendant un certain temps le Giffre, torrent très
impétueux et qui sort souvent de son lit en cas de forte pluie.
Puis le chemin va traverser un endroit très étrange,
le sentier passe au travers des rochers et devons remonter par une
série d’échelles accrochées à la
montagne. Moment suprême lorsque notre chemin croise la cascade
du Rouget, une des plus belles des Alpes mais aussi envahie par les
touristes..
Un sentier va nous monter sur le plateau d’Anterne, sans oublier
la belle cascade de la Pleureuse croisée en chemin. Sur ce
plateau nous découvrons au fond une vue splendide sur le sommet
du Mont Blanc et aujourd’hui pas un seul nuage pour le recouvrir.
C’est en fin d’après-midi que nous arriverons au
refuge d’Anterne, agréablement situé sur ce plateau.
Ce soir, soirée sympa avec d’autres randonneurs et dodo
de bonne heure car demain la journée la plus difficile de cette
semaine nous attend.
Vendredi 11 Juillet
Départ à l’aube car le chemin est très
long avec un dénivelé important, le temps est incertain…
le ciel se tiendra-t-il ce jour ?
Le jour se lève et nous voici partis sur ce chemin qui traverse
les Alpes du Léman à Nice. Avant d’arrivée
au col d’Anterne où la vue sue le Mont Blanc est unique,
nous traversons plusieurs névés et le ciel est de plus
en plus chargé… Arrivé au col pas de panorama
car beaucoup de nuage et il commence à pleuvoir.
Pause café à côté du refuge Moëde
Anterne, le ciel à l’air de se calmer et cela nous donne
un peu de courage car nous sommes à 2300m devons redescendre
à 1500m au pont d’Arlevé puis remonter au Brévent
à 2500m. Tout ceci sans échappatoire possible, la devise
est de toujours avancer même avec les intempéries, cela
nous allons le vérifier car à peine avons nous commencé
la descente vers Arlevé que la pluie redouble d’intensité.
Elle ne nous quittera pas jusqu’au col du Brévent, où
nous arriverons un peu mouillé et beaucoup fatigué.
Mais là, par bonheur la pluie s’arrête, le ciel
se dégage et un panorama géant devant nous ! toute la
chaîne du Mont Blanc, des dizaines d’aiguilles, des glaciers
dans tous les sens… c’est magnifique. La suite pour monter
au sommet sera une suite de pente neigeuse, de rochers, d’échelles
fixées au rocher et l’arrivée au sommet sera sublime..
Le point culminant de la semaine, Chamonix notre point final est sous
nos pieds… 1500m plus bas, ce sera pour demain matin. Après
la photo souvenir nous descendons tranquillement au refuge de Bel
Lachat.
La soirée sera électrique, le ciel est sillonné
par les éclairs, le tonnerre redouble d’intensité
et la pluie tombe en rafale. Nous sommes à l’abri et
regardons ce spectacle engendré par la nature.
Samedi 12 Juillet
Descente sous la pluie sur Chamonix sans intérêt. Juste
celui d’avoir parcouru tout ce chemin et surtout l’envie
de revenir pour continuer.