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Le tour du Queyras

Alain
le guide

Catherine
la géologue

Nathalie
la botaniste

Jean-Yves
le poète

Jean-Louis

Jannick

Alain

Prologue

Les six chemins du Queyras

13 Septembre

Paris – Guillestre en train, Guillestre - Ceillac en car

14 Septembre

Ceillac (1639 m), col des Estronques (2651 m), St Véran (2020 m) - + 1200 m

15 Septembre

St Véran, col de St Véran (2844 m), pic de Caramantran (3021 m), refuge Agnel (2580 m) - +1000 m

16 Septembre

Refuge Agnel, col Vieux (2836 m), lac Foréan, lac Egorgeou, la Monta (1661 m) - +280 m

17 Septembre

Equipe 1: la Monta, Col Sellière (2834 m), Ciabot Del Pra - Refuge Jervis (1738 m) - +1200 m
Equipe 2: la Monta, col Lacroix (2299 m), Refuge Jervis - +640 m

18 Septembre

Refuge Jervis, Col d'Urine (2525 m), Crête de Gilly (2560m), Abriès (1547 m) - +1200m

19 Septembre

Abries (1547 m), Lac de Laus (2579 m), Pic Malrif (2906 m), Aiguilles (1456 m). - +1300 m

20 Septembre

Ceillac - Guillestre en taxi, Guillestre - Paris en train

Epilogue

Histoires écrites par Nathalie et Jean-Yves

 
Itinéraire: Itinéraire

 

 

 

Prologue

Les six chemins du Queyras (Jean-Yves)

Le randonneur partant à la conquête du Queyras doit passer par plusieurs chemins, qui sont autant d'épreuves initiatiques:
Le premier chemin, le plus agréable, est la prairie. Il monte et descend doucement. Il se trouve dans un domaine parcouru en tous sens par les marmottes, quand il ne serpente pas sous les mélèzes.
Le deuxième chemin, un rien plus pentu, est le cailloutis où tout roule et se dérobe sous les pas.
Le troisième chemin, très éprouvant, est le pierrier. Sans cesse il faut sauter, s'équilibrer à coups de talons ou de blocage de semelle.
Le quatrième chemin, sur les versants humides, mélange de terreau et de caillasse, la bouillasse demande de bien assurer la prise pour ne pas glisser.
Le cinquième chemin, le chemin de neige, cache le danger mais procure le plaisir de s'enfoncer dans les amas de congères.
Le sixième chemin, le chemin mystique, est la voie lactée qui dira au pèlerin qu'il a atteint le cœur du Queyras.

 

Prairie   Cailloutis

Pierrier   Versant humide

Chemin des neiges    La voie lactée

 

Lundi 13

Rendez-vous Gare de Lyon à 10h15, tout le monde est à l’heure. Nous retrouverons: Jannick, Alain (bis) et Jean-Louis à Ceillac. Le train part à 10h44 sans retard.
Nous arrivons à Valence à 13h08, correspondance pour Guillestre et les sommets du Queyras. Arrivée à Montdauphin à 16h30, il fait très beau Vers 16h50 le bus «Favier» nous prend devant la gare pour nous emmener à Ceillac.
Après un trajet le long des gorges du Cristallins nous arrivons à Ceillac, lieu de notre premier gîte «les Balladins». C’est un super gîte, très bien équipé, après une installation rapide dans notre dortoire nous allons faire nos emplettes à la supérette du village. Nous en profitons pour aller visiter l’église et admirer le fronton et ses nombreuses cloches. Ceillac est un village typique du Queyras: maison avec balcon en bois et fontaine en bois.

 

Gîte "les Balladins" Ceillac Ceillac - Eglise
Ceillac Ceillac - Fontaine

 

 

Mardi 14

La pluie tombe très fort, c’est inquiétant pour le programme qui nous attend: rejoindre St Véran par le col des Estronques et surtout 1200m de dénivelé.
Enfin à 8h40 nous quittons les «Balladins». La pluie a cessé, la montée est raide sous les mélèzes puis dans les pâturages. Superbe panorama sur les pics de la Font Sancté (3385 m), point culminant du Queyras, et sur le massif des écrins, les dernières chutes de neiges ont blanchi les sommets environnants.
Après plusieurs pauses régénératrices nous arrivons enfin au col des Estronques (2651 m), il fait froid et le vent souffle assez fort. Nous déjeunons en contrebas du col à l’abri du vent, pas de sieste car il fait trop froid.
Vers 12h30 nous attaquons la descente vers St Véran. La vue est superbe sur la vallée de l’Aigue Blanche et le village de Molines puis un peu plus bas sur celui de St Véran. Nous voyons de nombreuses marmottes et à la jumelle un troupeau de chamois, au moins une trentaine.
Enfin à 15h, nous arrivons, repos dans la salle commune du gîte «les Gabelous» prêt du feu qui crépite dans la cheminée.

 

En bas Ceillac Col des Estronques Pose sous le col
En bas St Véran St Véran St Véran - Fontaine
St Véran - rue principale St Véran - Chalet St Véran
Entrée de l'église  St Véran- Gouttière St Véran - Cadran solaire St Véran - Cadran sol

Mercredi 15

Le levé à 7h15, départ vers 8h15. Nous longeons le torrent de l’Aigue Blanche, le paysage est très beau, il y a de nombreux mélèzes. Nous passons prêt d’une ancienne mine de cuivre puis devant une petite chapelle ‘De Clausis’. De là, nous empruntons une variante du GR58 pour aller au col de St Véran.
Nous atteignons le col (2844 m) vers 12h30, il fait très froid et le vent souffle fort par rafales. Nous déjeunons dans un abri bivouac à l’abri du col juste sur la frontière avec l’Italie. Le panorama est exceptionnel sur l’Italie (le lac de Madalena et le mont Viso) et sur la France (la tête des Toillies, le lac de la Blanche).
Après un déjeuner très venteux dans un air froid mais une atmosphère très chaleureuse, nous avons la grande forme et nous escaladons le pic de Caramantran en longeant la crête au niveau du col. Par moment il faut résister au vent qui souffle toujours en rafale. Le chemin de montée est très rocailleux, de nombreux minéraux, mais il fait trop froid pour s’arrêter, enfin nous arrivons au sommet (3026 m). Le panorama est grandiose sur 360° (France, Italie), le vent s’est un peu calmé.
Après les photos souvenirs vers 13h30 nous attaquons la descente, nous allons contourner le pic pour éviter un passage un peu délicat dans les rochers puis reprenons la descente vers le col de Chamoussière (2840 m). De là, il va falloir traverser un gigantesque pierrier, pour atteindre le refuge Agnel (2580 m).  
 

Départ du gîte "les Gabelous" Départ de St Véran: Catherine & Nathalie Départ de St Véran: Jean-Yves & Alain On s'éloigne de St Véran Montée au col de St Véran Jean-Yves & Alain au col de St Véran
Col de St Véran: le vent souffle fort Bivouac au col Sourire au bivaouc
 Il fait froid Au sommet du pic de Caramantran Vue du sommet
sur un névé sous le sommet Au col de Chamoussière Le Pain de Sucre vue du col 
Descente dans un pierrier Au refuge Agnel

 

Jeudi 16

Vers 7h nous sommes réveillés, la neige était tombée, une pellicule de 3 cm s’était déposée dans la nuit et il fait très froid. A 9h nous quittons le refuge dans une tempête de neige, direction le col Vieux (2806 m). C’est dans des conditions extrêmes, neige et blizzard, que nous gagnons le col. La neige est de plus en plus importante, par endroit il y a des congères de 20 cm, et la visibilité est réduite..
Dans la descente, il est difficile de repérer le chemin sous la neige mais nous avons un point de repère entre les nuages: le lac Foréant. La neige tombe toujours, au loin tous les sommets sont enneigés. Au bord de ce premier lac nous ne nous arrêtons pas, sauf pour la photo, et continuons la descente jusqu’au lac Egourgéou en contrebas.
La neige a enfin cessé de tomber lorsque nous arrivons au second lac, des troués de ciel bleu commencent à apparaître. La descente devient assez raide dans les lauzes. Enfin nous arrivons dans la vallée du Guil qui nous conduit au refuge de la Monta.
 

Il neige au refuge Agnel On quitte le refuge Lac Foréant
Plus bas le lac Egourgéou La neige ne tombe plus Lac Egourgéou
Decente dans la vallée du Guil

 

 

Vendredi 17

Equipe 1: Le ciel est bleu et clairsemé de nuages blancs d’altitude. Nous nous réveillons à 7h et décidons de rejoindre le refuge Jervis en Italie par le col Sellière (2834 m), dure journée avec une trentaine de kilomètres et 1200 m de dénivelé.
Jean-Yves et Jean-Louis prennent un autre itinéraire, ils rejoindrons l’Italie par le col Lacroix. Nous les retrouverons ce soir au refuge Jervis.
Nous suivons pendant 7 km la vallée du Guil avec comme décor en fond de vallée la superbe vue sur le mont Viso qui est recouvert d’une pellicule de neige blanche tombée la veille.
Nous attaquons la montée vers le col Sellière, elle est assez raide. Ce col marque la frontière avec l’Italie, nous l’atteignons vers 12h30. Surprise le versant Italien est entièrement dans le brouillard et recouvert d’une couche de 10 cm de neige.
La descente est très dangereuse car il faut faire attention où l’on met les pieds, des roches glissent sous la neige et les marques du GR ne sont plus visibles car recouvert par la neige tombée la veille, par endroit il faut s’assurer avec les mains pour éviter de glisser sur la pente. Après un certain temps nous arrivons en contrebas au refuge Granero, il est 15h et nous avons faim. Nous déjeunons sur la terrasse, un drapeau italien flotte sur le toit du refuge. Nous continuons la descente sur le GR58, plus de neige et pente moins raide et surtout plus de brouillard, nous apercevons au fond de la vallée le refuge Jervis, reste encore 2 heures de marche.


Equipe 2: Les deux Jean ont préféré le classique col Lacroix pour rejoindre le rifugio Jervis en Italie. Toute la bande part de la Monta et au bout de quelques centaines de mètres les deux équipes se séparent pour des aventures différentes!
Le chemin monte tout droit vers un bois de mélèzes, puis serpente doucement jusqu’à une bergerie. Le col (2299 m) est atteint dans le brouillard total, nous sommes en Italie.
La signalisation change, le CAI a pris la relève, les bandes bicolores si rassurantes disparaissent mais sur un rocher est inscrit «Benvenuto in Italia» et d’un seul coup la brume s’envole et apparaît la profonde vallée du Ciabot Del Pra.
En une petite heure de descente sur la rocaille et sous les mélèzes le rifugio est atteint.

 

Le jour se lève dans la vallée du Guil La vallée du Guil Montée au col Lacroix dans le brouillard Le col Lacroix
Alpage derrière le col Arrivée au refuge Jervis en Italie L'équipe 1 arrive le soir au refuge Cadran solaire au refuge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 18

Nous nous réveillons à 7h30, le temps est superbe, le ciel est complètement dégagé et d’un bleu intense. Aujourd’hui , encore 1200 m de dénivelé mais nous avons une forme olympique, encore un beau programme en perspective.
Nous prenons le GR jusqu’au col d’Urine qui culmine à 2525 m, du col, direction l’Est, nous pouvons apercevoir toute la plaine du Pô.
Nous descendons la vallée entre les montagnes d’Urine et les crêtes de Peyra Plata puis attaquons la montée vers les crêtes de Gilly. Nous cheminons à travers un paysage bucolique fait de mélèzes et de nombreuses prairies entrecoupées de ruisseaux étincelants par le soleil.
Après une montée raide dans une pente herbeuse nous arrivons à la Colette de Gilly (2366 m). Nous avons une belle vue sur la vallée du Guil, Abriès et Aiguilles. Nous décidons de monter sur les crêtes de Gilly (2560 m), de la haut nous avons un panorama exceptionnel sur le mont Viso.
Nous redescendons dans un premier temps par les pistes de ski de la station d’Abriés puis nous regagnons le GR58 qui nous amènera au village. Nous arrivons au gîte vers 18h, il est situé en plein centre du village d’Abriès, il s‘appelle «le Villard».

 

Levé de soleil en Italie Au revoir l'Italie - Au fond le col Sellière C'est le départ Montée au col d'Urine
Le groupe Col d'Urine On quitte le col Colette de Gilly
Panorama à la colette de Gilly Le mont Viso Cadran solaire à abries 

 

 

Dimanche 19

Réveil à 7h45, c’est la grâce matinée ce matin… Le temps est magnifique, seuls quelques nuages d’altitude sont présents dans le ciel. Le programme de la journée est assez réjouissant: dénivelé montant de 1300m et descendant de 1500 m avec en prime l’ascension du Pic Malrif à 2906 m!
Cette semaine nous aurons fait en six jours 6200 m de dénivelé montant et 6500 m de dénivelé descendant.
Nous commençons l’ascension par le chemin de croix au dessus du village d’Abriès. La température est déjà haute, heureusement nous avons le soleil dans le dos.
La randonnée se durcit, nous attaquons la partie la plus difficile, le chemin est raide. Et vers 12h30 nous arrivons au bord d’un très beau lac d’altitude le lac du Grand Laus 2530 m. Ce lac est encerclé de montagne, il a trois couleurs de bleu: clair, turquoise et mauve.
Après un repas copieux nous ne nous arrêtons pas là et décidons de monter au col Malrif à 2830 m pour atteindre le pic du même nom par un chemin de crête. La montée est très raide mais nous sommes vite récompensés de nos efforts, de la haut nous avons une vue splendide sur le Viso, le massif des Ecrins, les aiguilles d’Arves, le Bric Boucher, le Pelvas, ……
Nous attaquons la montée au sommet en contournant une barre rocheuse, du sommet nous avons au panorama sur 360°. A nos pieds nous avons tout le massif du Queyras, c’est magnifique.
Nous suivons le chemin des crêtes pour redescendre, la descente est très longue (1500 m) jusqu’à Aiguilles, nous la ponctuons par plusieurs pauses pour reposer les genoux. A 17h nous arrivons au village, nous traversons le bourg à la recherche du gîte.

 

Départ d'Abries En bas Abries Photo devant une cascade Dan un abri
Jannick avec un patou Un troupeau de mouton Au loin le Viso Pose au lac du grand Laus
Montée au pic Malrif Massif de l'Oisans vue du pic Malrif Les aiguilles d'Arves Cadran solaire à Aiguilles
Repos au gîte d'Aiguilles

 

 

 

 

Lundi 20

Réveil vers 7h45, plus de rando il faut penser à rentrer sur Paris. Nous serions bien restés.
Vers 8h45 nous nous disons au revoir, les deux groupes se séparent. Un taxi nous attend à 9h10 pour rejoindre la gare de Montdauphin. Nous prenons le TER à 10h, changement à Valence à 13h, arrivée du TGV à Paris à 16h.
Nous repartons chacun de notre côté avec des souvenirs plein la tête et un énorme désir de repartir.

 

Dernière photo du groupe

 

Epilogue

Histoire de fleurs (Nathalie)

La première fleur aperçue, et nous la retrouverons souvent par la suite, surtout lorsqu’il n’y a pas de marmottes (dixit Alain) fut la carline ou chardon doré. Cette fleur, prise par un néophyte pour un edelweiss, orne les portes du village de Ceillac. Nous la retrouverons régulièrement sur notre chemin, fermée le matin et grande ouverte sous le soleil.
Cachées sous quelques pierres schisteuses, d’un bleu outre-mer, nous découvrirons une gentiane, alors que les grandes gentianes jaunes qui jalonnent les talus sont sèches depuis longtemps. Parce que la saison est passée, de rares œillets sauvages colorent la prairie. A la sortie de St Véran un pré de colchique nous rappelle une chanson d’enfance. Les épilobes regroupés forment des tâches rouges dans le paysage. Aux cols nous retrouvons régulièrement potentilles, joubarbes, achillées, gentiane, raisin d’ours, arnica,…Entre le refuge de Jervis et le col d’Urine, des rhododendrons et des mélèzes nous accompagnent.
Autour du col de Malrif 40 brins de génépi peuvent être cueillis.

De l’importance de prononcer le mot Queyras (Jean-Yves)

Certains me disaient "Pourquoi dis-tu Queyrasse, ce n'est pas ainsi que l'on prononce! On dit Queyrah!"

Pourtant prononcer Queyras avec une terminaison chantante qu'allonge, qui étire comme un torrent dévale les rochers nous met d'emblée dans ce pays.

Le prononcer à la provençale lui donne une âme occitane.

- Tu dis Queyrah ou Queyrasse? - C'est bien Queyrasse dit Alain.
- Et-toi comment dis-tu Queyrasse?
- Queyrass dit Catherine
- Queyrass renchérit Nathalie
- Kéééràààsse répondit la marmotte d'une voix stridente.....

 

 

Potentille tormentille Raisin d'ours Achillée Centaurée

Oeillets Carline Joubarbe Epilobes

Colchique

 

 

 

 

 

marmotte

 

Mis à jour le 12 Septembre 2007

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