Gens de la rando
!
Saclas est une petite
ville quiète assise au confluent de la rivière La Juine
et du ruisseau La Marette. Elle est comme endormie ce matin là,
il n’y a pas âme qui vive ! Une passante traverse la place
de l’église et disparaît dans une ruelle. Un pompier
lave son véficule dans la cour de la caserne. Est-ce par là
le GR111 ? Oui répondit le pompier, continuez et vous serez
sur le chemin de Méréville. La rue Julien Bidochon nous
sort de Saclas ! Elle monte à peine sur un flanc de coteau.
Le soleil est plein de fraîcheur, une brume légère
flotte dans l’air qui embaume de fleurs encore secrètes.
Les arbres ont une couleur ocre verdissante. De timides feuilles sortent
toutes frippées de leur enveloppe, étonnées sans
doute d’avoir survécu au rude hiver.
De notre hauteur on aperçoit tapis au creux de la vallée
des toits, des façades, un clocher. Un hameau qui nous hèle
vigoureusement : Ohé ! Ohé ! Les randonneurs venez me
voir ! Et le chemin s’éloigne, gagne le plateau, le hameau
se dérobe, disparaît à nos regards. Sur le plateau
on ne voit que des champs à perte de vue, tout autour de nous
est comme englouti dans un océan. Au carrefour de l’Orme
de la Grange le sentier bifurque brutalement et redescend par un étroit
sillon jusqu’au pont de Luçon. Le chemin vers le hameau
de Bossenval est bordé de cabanes et de maisons anciennes,
entourées de jardins joliment ouvrés, avec parfois un
jardinier affairé. Voici les méandres de la Juine nonchalante
qui serpente entre des rives moussues, d’où se dressent
des arbres clairs, attentifs protecteurs de la belle rivière.
Les éclats jaunes des massifs de jonquilles, des buissons de
forsythias accompagnent les pas des marcheurs. Bientôt le sentier,
l’allée des Cailles grimpe sur un coteau et pénètre
dans un tunnel de végétation, il s’éloigne
à nouveau de la verte vallée. La Juine devient un mince
filet d’eau tout au fond. Les randonneurs suivent un long et
beau mur, de restauration récente qui doit abriter le parc
de Méréville. On retrouve le plateau et ses vastes champs.
Quelles sont ces plantes qui poussent dans ces champs ? Du colza ?
Un tracteur rouge surgit dans le lointain, il parcourt les allées
tracées au milieu de ces cultures. Il vient vers nous ! On
va lui demander ! Hélas il bifurque et disparaît derrière
une courbure. Tant pis, descendons sur Méréville !
L’itinéraire se complique, il faut traverser les champs
pour rejoindre la vallée de la Marette. Les randonneurs prennent
la route fermière à droite, juste avant Méréville.
On suit un talus, puis un chemin herbeux, puis les ornières,
puis la trace des pneus des tracteurs. Puis quoi ?! Aïe ! Aïe
! Le semblant de piste s’arrête droit devant un champ
fraîchement labouré. Des bosquets sortent de terre çà
et là, et dans les lointains. Allons vers celui là,
de l’autre coté du champ! En file indienne, avec précaution
les randonneurs se faufilent dans une étroite ornière.
On se retrouve à l’Orme de la Grange ! Il faut aller
vers l’ouest, il y a un minuscule édifice au milieu des
prés, il est sur la carte ! On est sur la route de Garsenval
! Le hameau invisible est caché au fond du vallon de la Marette.
Le chemin descend doucement, quitte les champs et pénètre
des bois. On aperçoit les jolies maisons de Garsenval derrière
le rideau de végétation. Après Chanval, les randonneurs
longent le ruisseau qui court à son rendez-vous. Un petit pont
au dessus d’un lavoir traverse la Marette. Des saules pleureurs
bornent le cours tortueux du ruisseau. Sur le coteau à gauche
on voit le clocher roman carré et massif de Guillerval. Une
cressonnière endormie est coincée entre le ruisseau
et le village, de petits chenaux de dérivation alimentent ses
bassins. Ils sont vides cependant. Sans doute n’est-ce pas la
saison du cresson ! Les randonneurs rentrent dans Saclas par l’étang
du parc communal. Des canards batifolent près des pêcheurs,
des promeneurs et des enfants joueurs.
Ainsi finit une journée de printemps.
Marie-hélène,
Pierrot, Jean-Louis, Agnès, Mado, Anne, Cathy, Jean-Yves.