Gens
de la rando !
Quelle est cette cohorte qui descend d’un pas décidé
la petite route venant de l’oppidum du Mont César ? Ce
sont nos randonneurs faisant front uni face à la pluie grise
et insistante de cette matinée. La route passe sur un petit
pont au dessus du ruisseau de la Trye qui serpente paresseusement
pour aller se jeter dans le Thérain. Les rives de la Trye sont
tapissées de touffes d’herbe aquatique et, par endroits
dans le calme d’une sinuosité, l’eau est couverte
de vertes lentilles. Les anciens bâtiments de l’abbaye
de Froidmont montent la garde à l’orée de la forêt
de Hez. La pluie s’arrête alors que les randonneurs atteignent
les bois. La route devient sentier pour pénétrer dans
les belles et hautes futaies (hêtres et chênes ?). La
montée sur le mont Hermes débouche sur une clairière
fraîche et lumineuse.
Les talus du chemin sont couverts de fleurs, le
printemps exhale ses promesses : coquelicots, orchis ou modestes fleurettes
des prés. « Je pense que c’est une ancolie ! »
Dit Michael avisant une fleur aux pétales rose violacé.
De vastes champs de blé adolescent, en pleine épiaison,
aux tiges à la fois folles et sagement alignées s’étendent
à perte de vue. La courbure du vallon du Thérain fait
disparaître l’horizon. Un Héron au long cou, aux
pattes raidies et à l’immense stature prend son essor
pour fuir à tire d’aile. Ailleurs poussent des tiges
d’orge aux épis à longue barbe. Les randonneurs
dévalent le sentier jusqu’au vallon du ru de la Maladrerie.
On croise des cavaliers se balançant au pas de leur cheval,
des joggers rythmant leur course, des randonneurs sortant du GR 124
ou du GR 225.
Un chêne seigneurial et bienveillant marque le tournant du sentier
vers Fay-sous-Bois. Les jardins du hameau sont couverts de coquelicots
et de lavandes. Ça et là des mares dorment avec leurs
nénuphars quiets. Les murs crépis des maisons aux toits
de tuiles moussues sont couverts de rosiers au parfum enivrant. Les
pétales sont jaune orangé avec un discret vermillon
timide, ou d’une blancheur immaculée rose au coeur. Les
randonneurs retrouvent la forêt de Hez dans une partie peuplée
de hêtres massifs qui dominent des taillis de genêts à
fleurs jaune vif et de jeunes arbustes (la forêt du XXIe siècle
est en marche !). Le chêne de St Lucien de 240 ans d’âge
vénérable est un chêne sessile, ses glands sont
attachés à la branche sans pédoncule.
A Thury sous Clermont par la route d’Angy, les randonneurs longent
un étang ! Un étang avec des canards et des canetons
! Pique-niquons le soleil brille ! Plus tard nos marcheurs traversent
le champ de l’Homme de Pierre « Une alouette chante !
» Dit Claudine « Quel est son chant ? » «Je
ne saurais dire ! Mais quand elle chante le beau temps s’installe
! » Le ru de Moineau traverse l’entrée d’Ansaq
au fond d’un vallon. La vielle église romane (XIIe) bâtie
sur le versant d’un coteau au coeur du village se donne un air
haut perché, un escalier de vingt marches mène jusqu’à
son porche. Les rues d’Ansaq sont en fête, c’est
jour de brocante, les stands sont installés tout au long de
la grand’rue principale. Allons ! On repart sur le sentier qui
mène au plateau.
Le chemin zigzague sur le bord d’une crête, en contrebas
le ru de Moineau fraie sa voie. Nos marcheurs traversent Mérard
en le frôlant, pénètrent des bosquets tendres
et rassurants, dévalent une pente et grimpent la raide côte
de Baudron. Voilà Bury ! Sa belle église St Fiacre au
chevet bordant la route au ras de la chaussée est toute de
pierre blonde. Elle est flanquée d’une tour de guet au
chapeau pointu. Madeleine qui est du pays nous emmène visiter
le lavoir de la fontaine St Fiacre et celui de la fontaine de l’Ormeau,
ils sont joliment restaurés « Voilà une municipalité
qui fait beaucoup pour les femmes ! » Plaisante Jean-Louis.
Allez on va boire une Pietra dans le jardin de Léon.
Xavier, Didier, Agnès, Pierrot,
Michael, Jean-Louis, Jean-Yves,
Dominique, Cécile, Cathy, Claudine, Clotilde, Nicole et Mado.