Gens de la rando!

Le soleil brille quand les randonneurs descendent gaiement du train en gare de Crouy-sur-Ourcq. Une odeur fraîche de feuilles vertes, de feuilles mûres et de feuilles décomposées emplit nos poumons. Ce sont les prémices de l’automne. D’emblée une petite route enjambe la rivière Ourcq et franchit le marécage au dessus d’invisibles pontages. On rejoint vite le sentier sur la rive gauche du canal.
Quelques feuilles tombées surnagent dans l’eau, suivent le léger courant qui défile parallèle à nos pas de marcheurs. Les bâtiments aux toits robustes d’une vaste ferme briarde à cour fermée surgissent près du pont de Gesvres. On bifurque sur la gauche en passant devant le joli porche ouvragé. Allons à la recherche du château mystère. Il y a juste une indication sur la carte et personne ne peut dire à quoi il ressemble. La petite route traverse le marécage, puis entre les troncs des arbres on aperçoit un bâtiment solitaire avec son clocheton. C’est le château de Gesvres-le-Duc. Il ne reste plus que quelques corps de ferme, le portail d’entrée avec le bâtiment au clocheton et les douves en eau peu profonde.

Plus loin après la ferme de Gesvres, la Gergogne, se jette dans le canal. Cette rivière alimente naturellement le canal. Le village de May-en-Multien est perché sur une colline un peu en retrait du canal. Quelques villageois cueillent l’herbe à lapins au pied de la colline. Le clocher de l’église domine les champs alentours. Les randonneurs tournent autour de l’église. Le fameux clocher est un objet de curiosité : un général allemand y a aperçu avec satisfaction la tour Eiffel lors de la première guerre mondiale ! Mais c’est le général Degoutte, un français, qui y observa le champ de bataille de la Marne ! Il faut emprunter une allée couverte après le calvaire pour rejoindre le canal.

L’allée descend, sinueuse et retrouve le chemin du pont de May par où nous étions venus ! Au-delà, devant nous il y a le marécage avec la rivière Ourcq invisible qui serpente derrière les peupleraies. Les randonneurs pique niquent sur les rives du tablier du pont, sous le soleil exactement. Des sacs sortent les saucissons, les rillettes, les salades, les quiches, les danettes, les gâteaux et le café !! Après la sacro-sainte photo de groupe on retourne vers les crêtes.
Les randonneurs traversent un sous-bois clair puis des champs de pousses tendres qui se déversent en plongeant vers la vallée de l’Ourcq. Dans un hameau, un potager aux potirons borde une maison chaulée. On franchit à nouveau le canal au pont de Marnoue.

Des coups de feu retentissent ! Des chasseurs s’exclament les randonneurs. Ils sont quelque part cachés dans les marais en contrebas, au milieu des peupleraies. Un saule pleureur annonce le pont de Vernelle. En face, un puit couvert, typiquement briard, trône au milieu de la cour d’une ferme. Les randonneurs sont enivrés d’oxygène ! L’odeur du sureau ! Dit André. Il casse un gourmand, le décortique et le respire, le fait respirer. Le cœur du sureau est comme de la gomme. On peut faire une flûte en extrayant la gomme d’une branchette de sureau. Au dessus du canal, sur la rive droite, les champs étalent leurs couleurs verte, ocre et brune. Des oiseaux noirs (des corneilles ?) s’envolent.

Bientôt on quitte le canal pour traverser la rivière et entrer dans Lizy. Nous avons le temps d’aller au Vieux Moulin. Surprise ! Il y a une ferme :
Ferme du Vieux Moulin
77440 Ocquerre
Philippe et Sabine Frogneux
Œufs, volailles, produits fermiers
Tel : 01.60.01.71.13 /06.13.05.74.95
Génial ! Disent les randonneurs, et ils s’approvisionnent d’œufs frais, de lentilles vertes, de pommes, de cidre et de Brie de Meaux.
Derrière la ferme, le moulin tout en colombages est ancré au bord d’un bras de l’Ourcq. De la fumée sort de la cheminée, se répand et virevolte dans le jour finissant.

Agnès, Jean-Claude, Mado, Nicole, Claudine, Jean-Yves, Gladys, Steeve, Sylvie, Véronique, André, Mado, Cathy