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Vendredi 3 juin : Ajoncs et genêts Aucun souffle d’air
ne balaye la pointe du Grouin. Le sol est pourtant couvert d’ajoncs
comme ratatinés par la violence des vents. Le soleil bataille
sans relâche contre les nuages immobiles. De belles éclaircies
transpercent par instants le plafond cotonneux. Le sémaphore
de la Marine Nationale veille sur le chenal entre la pointe et l’île
des Landes, et sur la haute mer. De belles maisons de granit aux volets bleus, bordées d’hortensias naissants sont bâties en bordure du sentier. Des buissons de genêts se dressent à l’orée de Cancale. C’est Annie qui explique la différence entre ajoncs et genêts. Votre scribouillard s’y trompait totalement, confondant le longiligne mot ‘jonc’ contenu dans ajonc. Les genêts sont souples et élancés, tout le contraire des ajoncs ramassés et épineux. En contrebas des falaises les parcs à huîtres émergent à demi de la mer sur une vaste étendue. Le chemin descend en zigzags jusqu’au quai du port. Quels sont ces oiseaux ?! Dit Michael en montrant d’étranges volatiles picorant le rivage. Il faut les observer aux jumelles : on leur voit des lisérés orange, ce sont des tadornes de belon. Ce sont de beaux oiseaux conclut Michael. Le sentier s’enfonce dans des sous-bois, des petits lapins détalent à notre approche. Soudain le vent se lève, des nuages noirs s’amoncellent et tombent des gouttes prémonitoires. Vite sortons les capes et les GoreTex ! Un grain brutal nous inonde. L’herbe trempée fouette les jambes nues des randonneurs rêveurs en shorts. Le soleil breton revient vite mais le temps s’est rafraîchi. On longe maintenant le rivage en deçà des bourgades : St Benoit-des-ondes, Vildé-la-marine, Hirel. Nous marchons sur le sable instable et les coquillages crissant. La mer est loin à notre gauche. Des moulins en ruine, ou retapés scandent le front de la digue. Sur des plaques de vase poussent des salicornes, petites lancettes hérissées en buissons. Croquez en quelques unes, c’est délicieux comme du concombre. Il faut encore franchir des champs d’herbus pour rejoindre Le Vivier-sur-mer, traverser la bourgade tout au long pour arriver à notre hôtel le ‘Beau Rivage’. On a faim ! Au dîner : Petit
feuilleté de pétoncles Et le croyez-vous ? Tout le monde va au lit !
Samedi 4 juin : Les chemins de traverse De bon matin par les
petites routes, les randonneurs vont vers le Mont Dol qui surgit comme
une excroissance au milieu des champs. Ces champs sont de vastes étendues
de terre sablonneuse, laiteuse. De nombreux petits lapins s’enfuient
en tous sens. Ça se reproduit bien. Dit Cathy d’un air
finaud. Dol de Bretagne est une
jolie ville avec des maisons à colombage et une cathédrale
St Samson du XIIIe siècle. A l’intérieur de la
cathédrale existe un magnifique ‘Christ aux outrages’,
statue de bois peint qui est une représentation rare du Christ.
Il est assis torturé, avec toute la douleur du monde sur son
visage. Samedi est jour de marché
à Dol, les rues regorgent d’étalages colorés
; maraîchers, traiteurs, charcutiers et crêpiers. On en
profite pour goûter aux produits locaux. Nous sortons de Dol par la rue du vivrais pour traverser les marécages, ce n’est pas l’heure des feux follets, et il n’y a presque pas d’eau dans les canaux qui sillonnent la campagne. Mais on entends les grenouilles « Croa, croa ! » me dit Nicole. De brèves ondées suivies de vives éclaircies nous accompagnent tout au long du sentier herbeux. Des animaux vaquent à leurs occupations dans les champs attenants : vaches et veaux placides, chevaux et poulains hennissants. Puis le sentier grimpe vers les crêtes, passant par des sous-bois, par des champs encore. Derrière nous et en bas, les marais s’étendent jusqu’à la mer lointaine. La flèche jaune
bifurque vers les buissons ! S’exclame soudain Anne-marie S.
Il y a un signe presque invisible, il faut prendre un chemin de traverse.
Il s’enfonce dans un sous-bois touffu, la pénombre est
dense, l’air moite et humide. Un rai de soleil perce la touffeur
et inonde une fougère dans un halo de lumière vive.
A St Broladre, le chemin remonte la vallée de Riscop, des cascatelles dévalent la côte. Quelques passerelles de bois franchissent le ruisseau intrépide. Quand nous arrivons à Roz-sur-Couesnon de braves gens nous disent de descendre jusqu’aux polders plus loin en sortie de bourgade pour trouver notre gîte ! Les randonneurs ont le moral qui prend la tangente ! Et stupeur ! Quelle splendeur ! D’un seul coup ils débouchent sur la vastitude de la baie, les polders, le Mont qui leur dit : Courage vous allez l’avoir votre bâton de pèlerin ! Les charmants hôtes de la « Fleur de Sel » nous accueillent dans leur maison des salines, retapée avec goût. Apéritif maison: Cocktail de cidre, calva, cassis et sucre de canne. Au dîner : Soufflé
au crabe
Dimanche 5 juin : Le franchissement du Couesnon Ce matin l’air
est cotonneux, une bruine légère tombe du ciel. Le soleil
a abandonné sa partie de cache-cache avec les nuages. Nous
traversons les polders pour rejoindre le mont St Michel. Une promenade
dit Anne-marie S. C’est vrai après les deux journées
intensives, après les efforts fournis ! Le chemin défile
entre les polders tracé géométriquement, rectiligne.
Le sentier est bordé de tilleuls et de buissons. La terre laiteuse
s’étend à perte de vue, elle est gagnée
sur le sable. Le Mont grandit au fur et à mesure que nos pas se mettent dans les pas de l’Archange. Tombelaine à la gauche du Mont lui tient compagnie. Attention ! Un homme debout sur son Quad nous croise. Ce n’est pas un plaisantin, il court regrouper ses moutons dans les prés-salés, c’est un berger. Quand les randonneurs
atteignent le Couesnon, la Bretagne finit là, il faut le franchir. |
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Mis à jour le 11 Octobre 2005
© 2005 Club sportif IBM Paris - Section Randonnée Pédestre