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Gens de la rando !
La rue du château de Belesbat quitte Boutigny en franchissant un pont jeté sur l’Essonne, rivière quiète et miroitante dans le soleil d’hiver. Un canal, ou une courte dérivation la jouxtant s’en va se jeter dans la gueule béante d’un moulin. Le ciel d’un bleu d’acier, l’air d’une pureté glaciale remplissent les randonneurs d’une certaine allégresse. Ils entrent bientôt dans Vayres, bourg rural du Gâtinais. Les maisons du village sont joliment restaurées. Certaines ont des volets mauves pimpants, des portes vert d’eau. Le lavoir est coincé entre deux bâtisses au bord de la rue de la ruchère. Quand on sort du village, les champs d’un vert naissant s’étendent à perte de vue, bordés par les touffes mutines des bosquets.

Çà et là émergent des prés les toits et les façades claires des maisons des hameaux voisins. Ils ne sont séparés que par les champs agricoles. Un réseau de petites routes part en tous sens traversant ces champs, reliant les fermes et les habitations rurales. La petite route goudronnée de nos randonneurs laisse vite place à une sente caillouteuse et sablonneuse qui s’enfonce, qui pénètre dans une forêt. Les arbres de taille moyenne enveloppent le ciel d’un grillage de branches enchevêtrées. Le soleil joue à cache-cache dans les sous-bois avec les troncs des bouleaux qui étincellent de blancheur tachetée, des hêtres au gris luisant, ou entre les arabesques tourmentées des pins tordus. C’est le bois de Misery.

Des sangliers ! S’exclame Agnès. Vois tu la bête noire qui fonce enter les taillis ? Où ? Où ? Mais c’est trop tard ! L’espace d’un bref instant la bête sauvage a surgi pour disparaître dans les fourrés. Le chemin monte jusqu’à une colline striée de bois de bouleaux plantés dru. La profondeur de la forêt de cette colline est occultée par la densité des faisceaux d’arbustes. Des rochers sont coincés entre les souches pourrissantes et les jeunes arbres qui surgissent de leur base. Ce sable, ces rochers font ressentir l’ancienne mer des ères géologiques qui englobe Fontainebleau non loin. Le silence se fait (je me trompe ?) La forêt s’éclaircit. On traverse une petite route et on longe le mur du domaine de Farcheville.

De grands arbres, certains parasités par des touffes de gui, se balancent au dessus des murs. Une trouée permet d’entrevoir à peine la façade arrière du château. Des champs vert tendre bordent le mur en deçà du sentier. Un pigeonnier ponctue le long mur avant le coin de la route qui descend à Bouville. Devant l’entrée du château ondulent les mottes de terre gr asse des champs fraîchement labourés. Le clocher carré de l’église du bourg surnage sur ces houles de terre brune. Mais la forteresse garde pudiquement son secret, une haie d’arbres massifs laisse entrevoir ses mâchicoulis et ses créneaux. Ce n’est que quand les randonneurs sillonnent un sentier surélevé en bout de champs que l’on peut admirer Farcheville tapi dans son amphithéâtre de collines.

Les entrées villages traversés rappellent l’atmosphère rurale, qui sans doute s’étiole dans le temps. D’anciennes machines agricoles rutilantes servent d’ornements. On descend dans un vallon étroit en file indienne, il débouche sur un vaste plateau battu par les vents. Des corbeaux noirs clopinent et volètent lourdement au dessus des plants de choux verts (croassent-ils ?). Tout l’espace est découpé de tâches géométriques sombres ou claires, soulignées par les profondes ornières des tracteurs. Ornières durcies par le gel à peine atténué par le soleil incongru de cet hiver égaré dans uns saison décalée. Alors le chemin redescend vers Boutigny.


Didier, Dominique, Alain, Sabine, Marie-Hélène, Agnès, Jean-Yves, Xavier, Agnès, Claudine, Pierrot.

Mis à jour le 28 Février 2007

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