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Gens de la rando !

Ce matin là un soleil rieur et un léger vent coulis vont accompagner les randonneurs le long de la Seine. A Fontaine-le-Port il faut suivre le ru du Châtelet sur une rive à demi glissante pour déboucher sur une zone pavillonnaire. En bordure de la forêt de Barbeau dans un sentier en sous-bois, on longe la rive de la Seine sur une petite hauteur. En contrebas le fleuve coule lentement, miroitant. Les bateaux de plaisance dessinent de longues traînées blanches. Les skieurs nautiques font s’envoler les gerbes mousseuses. Le méandre de la seine s’étend en boucle jusqu’à l’île aux barbiers.

Bientôt le chemin s’écarte de la rive pour rejoindre le GR Thibaud de Champagne. Ce sentier traverse de vastes champs de blés dorés et d’avoines jaunies. Les papillons volètent autour des épis et des chardons.
On traverse Héricy pour rejoindre à nouveau la Seine jusqu’à une large terrasse bordant la rive. La digue de pierre maçonnée et le terre-plein ont été construits sous le règne de Louis XIV. C’est maintenant une agréable coulée de pelouse ombragée. Les randonneurs s’y installent commodément pour pique-niquer.

Des péniches remontent le courant paresseux à vide, les flancs de leur coque largement découverts, comme la « Gondola », ou descendent vers l’aval lourdes de fret, le pont rasant le niveau de l’eau, comme le « Rêve ». Les sirènes retentissent.

L’herbe accueillante et l’ombre fraîche finissent par plonger les randonneurs dans une douce torpeur. Certains sont fatigués et en profitent pour évacuer le stress. Insensiblement nous sentons le mouvement de la terre, nous faisons corps avec la planète ! Ce vertige heureux, ce glissement crescendo, serait-il du aux trépidations des soldats du régiment de Gardes Suisses du colonel Pierre Alexandre Stoppa qui finissent leur levée de terre plus de trois siècles après !
Mais non, en sortant de la léthargie on voit le feuillage clair, les rosiers grimpants le long des murs et la Seine calme et sereine.

Au bout de la promenade Mallarmé qui prolonge la terrasse de Héricy, près du pont de Valvins, se trouve la jolie maison du poète.
« Tous les matins je me promène avec le sécateur et fais leur toilette avant la mienne » Disait Mallarmé en parlant des fleurs de son jardin.
Il y a des haricots fleurs, des bleus de Hongrie. « Et du chèvrefeuille » Dit Catherine en humant un pétale sur le bout du doigt. Des chaises pliantes disposées ça et là dans les coins et recoins du jardin invitent les visiteurs à s’asseoir et savourer la plénitude de l’instant.

On peut visiter la maison. Elle renferme les objets et l’atmosphère qui accompagnaient le poète : des dessins de Whistler, une pendule de Saxe, des photos jaunies et l’éventail de mademoiselle Mallarmé.

De l’autre côté de la Seine, après le pont, nous traversons un bosquet de hauts hêtres pour retrouver Samois. Après avoir traversé l’île du berceau, il sied de donner un petit coup d’œil à la maison de Django Reinhardt, le guitariste manouche ! Le jazzman ! Allons on continue, ne traînons pas ! Nous parcourons le chemin de halage et longeons une enfilade de péniches à quai, la « Manouche », la « Léda » et d’autres chalands de plaisance. Il faut enjamber les amarres traversantes qui les retiennent contre le rivage. Encore quelques kilomètres de sous bois par le chemin samoisien, puis la route du semeur et nous arrivons au pont de Fontaine-le-Port. La boucle est bouclée !
Des jeunes aux voix rieuses bondissent sur le parapet et plongent dans le fleuve entre les arches.
Ainsi finit cette journée, dans un éclat d’écume.

La photo ! La photo !

Nadine, Catherine,
Marie-Hélène, Alain,
Agnès et jean-Yves.

Mis à jour le 29 Septembre 2005

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