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Gens de la rando!

La gare de Nanteuil sur Marne si quiète, tapie aux confins de la Champagne, s’emplit soudain de bruissements. Un carrousel de voitures, puis un train déversent les randonneurs.
Les chauffeurs vont parquer les voitures à Saulchery et reviennent à Nanteuil en co-voiturage. Le calme retombe.
Puis les voix rieuses retentissent. Et s’en vont le long de la voie ferrée les marcheurs retrouvés. Au loin le versant sud des coteaux de la Marne rutile au soleil. Les vignes le strient de leurs scarifications vertes, bleues ou roussâtres dans une belle harmonie musicale. On débouche en pleins champs de labours à la terre fraîchement retournée. D’autres champs attenants sont couverts d’un fin duvet d’herbe naissante ou de colza nouveau. Le GR14 traverse timidement quelques jolis villages.


On contourne quelques placettes, des églises silencieuses, des écoles désertes. Les randonneurs longent des murets moussus. Des rudbeckias jaune éclatant poussent au pied des clôtures des maisons.
‘Des pommiers !’ S’exclame Nicole montrant un alignement d’arbustes lourds de fruits rouges au bord du chemin. ‘Les pommes sont craquantes et juteuses’ Ajoute-t-elle gourmande.
Dans un hameau, le chemin se faufile de la rue Pierreuse à la rue du Moulin à Vent et passe sous des noyers. Le sol est jonché de noix fraîches. Certains les font craquer entre leurs doigts en tenaille et se délectent de leur saveur douce-amère.
Insensiblement le GR prend de la hauteur. Il surplombe maintenant les méandres de la Marne .Les arbres sont denses, à travers les trouées on aperçoit les vignobles, en face sur la rive droite.

Par endroit la boue envahit le sentier. Les ornières sont des obstacles à franchir gaillardement. A gauche une théorie de bornes blanches, portant gravé le mot DHUIS, signale la présence de l’aqueduc souterrain de la Dhuys tout au long. On traverse les fosses des nœuds de l’aqueduc, les ponts de terre avec précaution. Le terrain est glissant.
‘La terre bien grasse c’est ce qui fait le bon champagne !’ Dit Xavier en plaisantant.
Les chaussures sont vites lourdes de boue collante.
Le temps s’obscurcit de plus en plus. Au détour d’une vaste clairière, surgit une gracieuse boucle de la Marne, Charly et Saulchery sont nichés de l’autre côté. Les couleurs de l’automne bordent le paysage.
Les nuages s’accumulent, la menace se précise, des gouttes mutines mouillent le bout du nez, et la pluie éclate ! Les capes ont eu le temps de sortir. Une grange déserte, derrière un bosquet supporte un toit de tôle qui semble nous attendre. Courons ! Enjambons le barbelé ! Ouf ! Une pluie diluvienne dégringole du ciel. Nous pique niquons tranquillement à l’abri, au milieu de tracteurs rouillés, tandis que le ciel nettoie à grands seaux la noirceur des ténèbres. Au retour du ciel bleu nous reprenons la route de Nogent l’Artaud. La Marne est franchie au pont de Nogent, nous voilà sur la rive droite. Au bord de l’eau la pelouse tendre est propice à la sacro-sainte photo de groupe. De Saulchery il faut gravir la rue de Montoiselle pour entrer dans les vignobles.

Les randonneurs sillonnent les allées de ceps lourds de grappes aux grains de raisin blancs, ou virant au rouge violacé. Ils se suivent du regard par-dessus la frange des vignes. Un paisible chasseur, son fusil ouvert sur l’épaule, et son chien passent par là, à la recherche d’improbables grives. En contrebas Saulchery, ses pressoirs et ses chais nous attendent pour notre leçon de vendanges. C’est notre vigneron attitré, celui qui l’an passé nous avait si bien accueilli, qui joue au professeur. Volubile, il nous promène dans son pressoir : ‘Pour le Champagne’ Dit-il,’il faut combiner trois cépages : le Chardonnay, le Pinot Noir et le Pinot Meunier !’
Pour finir, il débouche des bouteilles de champagne :
‘Trinquons à notre santé !’

Mis à jour le 15 Octobre 2005

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