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1er Mai 2005: Presles - L'Isle Adam - Auvers sur Oise - Mériel

Gens de la rando !

Les randonneurs ont rendez-vous avec le soleil ! Ils sont quinze à emprunter la rue Danièle Casanova après le passage à niveau, pour longer les talus en fleurs. Les lilas répandent un parfum mauve tendre. Les rues sont jonchées des pétales roses des prunus en fin de floraison. Elles portent aussi sur leurs plaques les armoiries des seigneurs de Presles : d’Argent fretté de Sinople, un fond blanc avec des croisillons verts.
Puis le chemin nous coince un moment contre des champs de colza, assaillis de mouches vibrionnantes ! Le vert et le jaune se marient. Le sentier se faufile entre les arbres rieurs, il est légèrement boueux. On entend le murmure de l’eau qui coule dit Catherine la géologue. C’est un relief de cuestas ajoute-t-elle en montrant les collines environnantes qui s’élèvent sur une légère hauteur. Pendant la formation du bassin parisien à l’ère tertiaire : les couches de calcaire, d’argile et de sable se forment et les ruisseaux coulent entre les revers de cuestas. C’est savantissime non ?!
La source ! La source est là au milieu d’un buisson. Et l’eau coule surgie de son cheminement à demi souterrain. De ce côté ci je n’entend plus rien dit Catherine, donc elle est là ! Et votre rédacteur reste béant devant la logique de la nature.
C’est en file indienne que les randonneurs pénètrent dans la foret de l’Isle-Adam, par de petits chemins étroits et sinueux. Pour déboucher sur de larges allées empierrées. On doit imaginer les chevaux, les carrosses des siècles passés sillonnant ces sentes. Les sous-bois sont pleins de la présence subtile des fleurs : parterres bleus des jacinthes, délicates clochettes du muguet, blanches et timides ! Du muguet à foison ! Le joli mois de mai qui se déclare là ! Les randonneurs se sentent une âme de poète et accrochent un brin de muguet à leur sac, leur boutonnière ou leur échancrure. Quelques uns s’égarent dans les taillis à la recherche des précieuses clochettes.
Après la ‘route forestière des bois francs’, nous empruntons la route du ‘capitaine’ bordée de fontis. Ces trous creusés par l’érosion du sol calcaire, sous l’action de l’eau et du froid combinés. Qu’est-ce que c’est beau la géologie, quels puits de science nous avons dans notre groupe de marcheurs !
Nous traversons ensuite la jolie ville de l’Isle-Adam jusqu’au bord de l’Oise. Les jardins fleuris des maisons sont un plaisir pour les yeux et l’air que l’on respire est d’autant plus léger. Quelques pêcheurs taquinent les hôtes de la rivière. La rive est bordée de saules pleureurs dont les branches lèchent parfois le cours d’eau. Les canetons jouent sur l’eau autour de maman, leur esprit mutin les pousse à pagayer au loin, mais pas trop, tout en gardant un œil sur elle.
Pique-nique sous les saules sur une rive de l’île de la Cohue. Certains font la causette, mais bon ! Votre rédacteur fait la sieste et c’est une chose sacrée.
Le bourg en deçà de l’Oise est Parmain, il faut grimper une rue fortement pentue, la rue de Nesles-la-Vallée, en direction du château d’Auvers. Les glycines débordent en grappes lourdes par-dessus les murets. Mes quelle suée, il faut me croire ! Avec ce soleil qui tape !
On redescend au milieu d’un petit bois, on traverse des champs. Soudain, un chevreuil détale et fuit sur la ligne d’horizon des collines en sautant au dessus des jeunes pousses de blé. Les champs ondulent verts, jaunes, et ocres foncés quand rien n’a encore poussé, comme d’amples vagues. Voici le champ de blé aux corbeaux, plus grand-chose n’y pousse hélas. Van Gogh l’a-t-il figé à jamais ? Il repose avec son frère Théophile dans le cimetière attenant, simple tombe couverte de lierre hors des vanités humaines. En contrebas l’église d’Auvers clame : Vincent m’a peinte de lignes sinueuses et la musique, les trilles du chant depuis lors n’ont cessé leurs vibrations.
On a encore trois kilomètres jusqu’à la gare de Mériel, mais on va boire un coup près de l’auberge Ravoux !
Connaissez vous la phrase de Van Gogh qui est écrite sur un panneau près de l’église d’Auvers ?
« Cherchez à comprendre le dernier mot de ce que disent dans leurs chef-d’œuvre les grands artistes, les maîtres sérieux, il y aura Dieu là dedans ».
Et voilà !

 

     
  
  
     
   
   
       
  
   
   
   

 

Mis à jour le 12 Septembre 2007

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